Les nouvelles directives de Google sur l’indexation des vidéos posent des défis pour les éditeurs indépendants

L’année dernière, Google a mis à jour ses directives pour l’indexation des vidéos, introduisant de nouveaux critères qui ont suscité des inquiétudes parmi les éditeurs indépendants. Ces changements ont déclenché des discussions sur les avantages potentiels accordés au contenu YouTube par rapport aux vidéos hébergées sur d’autres plateformes.

Selon John Shehata, une figure éminente de l’industrie de la publication numérique, le critère le plus difficile des nouvelles directives est que « la page de visionnage indexée doit bien se classer dans la recherche avant que sa vidéo puisse être prise en compte pour l’indexation. » Ce nouveau critère a créé ce que certains perçoivent comme une situation sans issue pour les éditeurs essayant de faire indexer leur contenu vidéo par Google.

Critères d’éligibilité pour l’indexation des vidéos

Les nouvelles directives de Google, disponibles sur le site officiel des développeurs de Google, détaillent plusieurs exigences clés pour l’indexation des vidéos. Ces exigences incluent :

  • La page de visionnage doit être indexée.
  • La page de visionnage indexée doit bien se classer dans la recherche avant que sa vidéo puisse être prise en compte pour l’indexation.
  • La vidéo doit être intégrée sur une page de visionnage.
  • La vidéo ne peut pas être cachée derrière d’autres éléments.
  • La vidéo doit avoir une vignette valide disponible à une URL stable.
  • Google définit une « page de visionnage » comme une page dédiée dont le but principal est de montrer aux utilisateurs une seule vidéo. Les exemples incluent les pages de destination de vidéos, les pages de lecteur d’épisodes de télévision, les pages de visionnage de nouvelles vidéos, les pages de vidéo de faits saillants sportifs et les pages de clips d’événements.

    Un paradoxe pour les éditeurs indépendants

    Les nouvelles directives ont créé une situation paradoxale pour les éditeurs. Pour que leurs vidéos soient indexées, les pages de visionnage doivent d’abord bien se classer dans les résultats de recherche. Cependant, sans indexation vidéo, il devient difficile pour ces pages de bien se classer en premier lieu.

    Cette situation est particulièrement problématique pour les éditeurs indépendants qui n’ont peut-être pas les mêmes ressources ou présence établie dans la recherche que les grandes plateformes comme YouTube, propriété de la société mère de Google, Alphabet Inc. Richard Hearne, un autre expert de l’industrie, a commenté la situation, suggérant que ces directives pourraient être « la manière indirecte de Google de dire YT [YouTube], Facebook, Vimeo ou rien. » Il a exprimé sa déception que Google ne puisse pas être plus direct dans sa communication.

    Impact sur le trafic vidéo des éditeurs

    Les impacts de ces changements ont été ressentis par les éditeurs qui ont déjà tenté de s’adapter aux exigences d’indexation précédentes. Shehata a noté qu’il y a quelques mois, de nombreux éditeurs ont perdu du trafic vidéo parce que leurs pages n’étaient pas considérées comme des « pages de vidéos » par les algorithmes de Google. En réponse, certains éditeurs ont supprimé des textes longs de leurs pages de vidéos, espérant regagner leur trafic vidéo.

    Cependant, cette stratégie semble avoir été inefficace. Luc Wiesman, un autre professionnel de l’industrie, a confirmé que « le déplacement des vidéos vers des pages séparées n’a rien fait pour le trafic. » Il a ajouté que bien que les vidéos aient été indexées, elles « ne pouvaient pas rivaliser avec les vidéos hébergées sur YouTube. »

    Défis techniques et opportunités

    Les défis auxquels sont confrontés les éditeurs indépendants vont au-delà de la simple satisfaction des nouveaux critères. Florian S. Kluge, un expert en marketing numérique, a souligné qu' »il est presque impossible de se classer dans les SERP [Pages de Résultats des Moteurs de Recherche] vidéo même si vous diffusez du contenu vidéo. » Il a suggéré que l’inclusion de « /video/ » dans l’URL pourrait être une manière de potentiellement améliorer la visibilité.

    Les directives de Google spécifient également des exigences techniques pour l’indexation des vidéos. Celles-ci incluent :

  • Utiliser des types de fichiers vidéo pris en charge tels que MP4, WebM et MOV.
  • S’assurer que les fichiers vidéo et les vignettes sont disponibles à des URL stables.
  • Créer des pages de visionnage dédiées pour chaque vidéo lorsque cela est approprié.
  • Écrire des titres de pages et des descriptions uniques pour chaque page de visionnage.
  • Bien que ces exigences techniques soient claires, le critère de performance reste un obstacle important. Les directives indiquent : « Le fait que la page de visionnage soit indexée ne signifie pas que la vidéo sera également indexée. » Cette déclaration souligne la couche supplémentaire de difficulté que les éditeurs doivent surmonter pour faire reconnaître et mettre en avant leur contenu vidéo dans les résultats de recherche de Google.

    Données structurées et URLs stables

    Pour les éditeurs utilisant des paywalls ou des modèles d’abonnement, Google recommande d’ajouter des données structurées de paywall pour permettre l’indexation tout en maintenant les restrictions de contenu. Les directives mises à jour soulignent également l’importance des URLs stables pour les fichiers vidéo et les vignettes. Cette exigence vise à aider Google à « découvrir et traiter les vidéos de manière constante, à confirmer qu’elles sont toujours disponibles et à collecter des signaux sur les vidéos. »

    Pour se protéger contre les utilisations abusives potentielles, Google suggère que les éditeurs peuvent vérifier Googlebot avant d’afficher des versions stables des URLs de média. Cela permet aux éditeurs de ne servir les URLs de contenu qu’aux clients de confiance comme Googlebot tout en restreignant l’accès pour d’autres clients.

    Ces défis pour les éditeurs indépendants surviennent dans un contexte de surveillance juridique et réglementaire accrue de la domination de Google sur le marché.

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