L’économie numérique est sur le point de connaître une expansion phénoménale. Selon un récent rapport de Forrester, elle devrait atteindre 16,5 trillions de dollars d’ici 2028, soit 17 % du produit intérieur brut mondial (PIB). Avec la croissance rapide des services de vente au détail en ligne et de voyage en ligne, l’économie numérique s’impose comme un élément permanent de nos vies. D’un autre côté, les marketeurs tentent de suivre les tendances numériques, mais avec des succès divers.

Près des deux tiers de l’économie numérique globale proviennent des États-Unis et de la Chine. La vente au détail en ligne et les voyages en ligne devraient augmenter leur part de l’économie numérique mondiale avec un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 9 % et 7 % respectivement de 2023 à 2028. Cette prédiction est fondée sur des estimations basées sur des recherches, des interviews, des documents financiers publics et les propres recherches de Forrester.

Les moteurs de croissance

La croissance de l’économie numérique peut être résumée en quatre domaines principaux : les entreprises numériques, la disponibilité des compétences numériques, les services publics numériques et la recherche et développement numériques. Comment cette croissance se répartit entre ces différents domaines varie selon les régions.

« Les économies numériques varient considérablement d’un pays à l’autre. D’ici 2028, l’économie numérique représentera 31 % du PIB de la Corée du Sud, mais seulement 10 % de celui du Mexique et 8 % de celui du Brésil. La Corée du Sud possède l’une des plus grandes et des plus équilibrées économies numériques en termes de dépenses des consommateurs et des entreprises », selon le rapport. En revanche, la Chine présente un potentiel considérable pour la croissance des dépenses technologiques des gouvernements et des entreprises, tandis que l’Australie se distingue par ses dépenses numériques des consommateurs.

Les entreprises numériques, en grande partie financées par la publicité, jouent un rôle majeur dans cette croissance. En assignant une valeur aux biens numériques gratuits soutenus par la publicité, la taille de l’économie numérique pourrait augmenter de 25 %. Encore beaucoup de marge de progression en particulier en Europe, où seulement 45 % des entreprises ont adopté le cloud et seulement un tiers utilisent les données pour améliorer la prise de décision.

Avec la croissance des entreprises numériques, la demande de talents augmente également. En 2023, il y avait 3,5 millions d’emplois vacants dans la cybersécurité. La pénurie de travailleurs pourrait poser un défi majeur pour l’économie numérique, y compris ralentir les efforts pour une automatisation accrue.

Les dépenses technologiques

Il est aussi crucial de noter que les dépenses technologiques ne proviendront pas uniquement des entreprises privées. Près de 20 % des dépenses technologiques aux États-Unis viendront du gouvernement. Pour que l’économie mondiale puisse véritablement se développer, les dépenses technologiques pour les services publics devront atteindre 881 milliards de dollars d’ici 2024.

L’un des traits distinctifs d’une économie numérique solide est la recherche et le développement. La croissance moyenne des dépenses technologiques par an en Europe de 2024 à 2027 est projetée à 83 milliards d’euros, bien en dessous des 125 milliards d’euros nécessaires pour atteindre les objectifs de croissance numérique fixés par la Commission européenne.

Les chiffres clés

Les différences entre les économies numériques à travers le monde sont frappantes. On peut identifier trois types d’économies numériques, chacune étant soutenue par un facteur distinct : le e-commerce des consommateurs, les dépenses technologiques et l’exportation de produits et services des technologies de l’information et de la communication (TIC).

La Chine et l’Australie dominent dans le domaine du e-commerce des consommateurs. Les dépenses des consommateurs dans la vente au détail et les voyages représentent la plus grande part des dépenses de l’économie numérique dans ces pays. Les pays ayant des parts beaucoup plus faibles de dépenses en ligne sont ceux qui devraient voir la plus forte croissance. Les économies prêtes pour une croissance significative du e-commerce incluent le Mexique, l’Inde, l’Espagne, l’Italie et le Brésil.

Alors que la Chine et l’Australie choisissent d’investir dans le e-commerce, les pays européens comme la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, ainsi que le Canada, le Brésil, les États-Unis et le Royaume-Uni choisissent d’investir dans la technologie. Les pays européens ont tendance à investir lourdement dans la cybersécurité et les logiciels, selon le rapport. Les États-Unis sont particulièrement remarquables, car bien que le pays représente seulement 4,2 % de la population mondiale, il devrait contribuer à 42 % des dépenses technologiques mondiales.

Toutefois, les dépenses technologiques ne se traduisent pas nécessairement par la compétitivité ou l’innovation. Alors que 45 % de l’économie numérique du Japon provient des dépenses technologiques, ses dépenses globales restent inférieures à la moyenne mondiale. Parmi les 64 pays étudiés sur la compétitivité numérique, le Japon s’est classé 32e, la Chine 19e et la Corée du Sud 6e, toujours selon le rapport.

L’Inde, la Corée du Sud et le Mexique sont les leaders en matière d’exportation de produits et services TIC. Près de 45 % de l’économie numérique de l’Inde proviennent des exportations de TIC, et l’industrie informatique du pays a connu une croissance de 15,5 % en 2022. Le Mexique est particulièrement notable en tant que quatrième plus grand exportateur de produits TIC, juste derrière la Chine, les États-Unis et la Corée du Sud.

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